San Blas
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En deux jours de nav vers les San Blas, nous avons vidé la quasi totalité de nos réservoirs de gazoil, pour cause de grande pétole et d'impératif horaire majeur : nos copains Hugues et Laure atterissaient dans leur petit coucou à peine notre ancre jetée à Porvenir, la capitale de la Comarca de San Blas (un ilôt de sable planté de cocotiers, comme la plupart des 365 îles de l'archipel).
Malheureusement pour nos copains, nous avons connu pendant leur séjour les pluies les plus diluviennes de notre voyage : 5 jours de déluge ininterrompu passés dans une ambiance bretonne : bonnes bouffes, papotes, tripot et lecture, ne manquait qu'un bon feu de cheminée !
A peine étions-nous arrivés que commencait aussi un manège qui durera pendant tout notre séjour aux san Blas. Les indiens kunas qui peuplent ces îles organisent leur petit commerce en passant d'un bateau à l'autre. Chaque jour les cayucos abordaient donc Tahoma pour proposer molas, winis, langoustes, crabes ou poissons. Les molas sont les pièces de tissus brodées par les femmes qui servent avant tout à confectionner les blouses de leur vêtement traditionnel. Par un travail très minutieux, elles superposent puis ajourent des tissus de différentes couleurs pour laisser apparaître des motifs géométriques ou figuratifs représentant leurs plantes médicinales, les animaux des îles, les montagnes ...
Avec ces blouses, un paréo foncé qui entoure leurs hanches et un foulard rouge et jaune qui orne leur tête, les winis complètent le vêtement traditionnel des femmes kunas. Les winis sont de longs fils couverts de perles de rocaille dont les femmes entourent leurs avants bras et leurs mollets et qui forment des motifs géométriques.
On ne ressent aucun sentiment de pauvreté chez ce peuple très souriant, mais le mode de vie des kunas reste très rudimentaire. Par un système de rotation entre les familles, ils viennent occuper les îles pour y faire la collecte de noix de coco, qui sont avec les langoustes leur principale source de revenus.
Les familles habitent alors pour quelques mois dans des huttes en bambou et feuilles de palmiers, sans électricité bien sûr même si nous apercevrons quelques panneaux solaires dans un des villages kuna. Les hommes pêchent pendant que les femmes cousent leurs molas ou tissent leurs winis. On sent que les jours s'écoulent ici dans un calme paisible, loin de la pollution du monde de la consommation.
Les îles représentent un potentiel touristique énorme et pour l'instant la Comarca qui gère les affaires de la communauté kuna a réussi à empêcher que les îles soient vendues, que des hôtels soient construits par des étrangers (on trouve quelques posadas très simples tenues par des indiens) et que l'argent qui pourrait couler à flot de Panama et de la Colombie voisine innonde et pollue leur mode de vie. Mais combien de temps resisteront-ils à cette tentation qui pourrait faire d'eux des millionnaires en dollars ?
Très souvent pendant les nav, des oiseaux profitent de Tahoma pour se reposer. Ceux là, peu farouches, ont carrément dormi dans la cabine de Sissi !
Notre vie quotidienne à nous, aux San Blas, était en pas mal de points semblable à celle des kunas, même si nos espoirs de pêche ont une fois encore été déçus ...
Hugues et Laure nous avaient pourtant apporté le matériel de plongée qui nous manquait et nous avions deux fusils neufs depuis Carthagène , mais les eaux très troubées par les pluies ne laissaient pas apercevoir grand chose, mis à part un requin de plus de 2 mètres passé non loin de nous... Les eaux des San Blas en sont pleines !
Grâce à Michel, qui voyage 6 mois par an sur le cata d'amis, tout l'équipage de Tahoma s'est refait une nouvelle tête. Bon, ça se voit plus sur certaines que sur d'autres !
Quelques unes des îles des San Blas abritent des villages très peuplés, composés de huttes séparées par de très étroites ruelles. Quelque temps après notre départ, l'un de ces villages prendra feu et fera énormément de vitimes. Lors d'une de nos visites, nous avons assisté à une réunion tenue à l'occasion de la fête des mères. Les adultes du village était rassemblés dans le congreso, la grande hutte dans laquelle se tiennent les réunions quotidiennes des kuna.
La société kuna est très structurée. Le sahila, autorité la plus influente du village, prend place chaque jour dans son hamac pour diriger le congrès en compagnie du Argargana , le porte parole, et du Sualibedi, le gardien de l'ordre. Pendant ces séances, des discours sont prononcés, les villageois soumettent leurs problèmes aux autorités et les réunions se terminent par des prières et des chants.
Si les hommes sont les chefs administratifs de la Comarca, les femmes règnent en maîtres dans leur propre famille. Les mariages sont arrangés par la famille de la fille, chez qui vient habiter son mari, et elle peut le répudier quand elle le souhaite. Il lui suffit alors de poser ses affaires en dehors de la hutte. Ce dernier, chassé, devra demander l'autorisation à son ancienne femme s'il souhaite se remarier
Sur cette île habite un kuna qui a été exilé avec sa famille pour trafic de drogue. Il peut se déplacer et sortir de son île mais il doit chaque soir rentrer dormir chez lui. Cette punition le suivra jusqu'à la fin de ses jours. Elle a été décidée par sa communauté qui a construit pour lui cette île artificielle.
Un invité en remplace deux autres. Nous avons connu Pascal cet été à Cuzco car nous nous étions incrustés dans un des groupes qu'il accompagnait en tant que guide culturel.
Notre mode de vie l'intriguait, il est donc venu en prendre la mesure !! Et pour être sûrs qu'il ait une juste vision des bons comme des mauvais côtés, nous lui avons collé quelques cours du Cned dans les bras !!
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